LE MELON ENTAMÉ CHARDIN, 1760
« … Chardin demande qu’on lui consacre du temps, qu’on regarde ses tableaux lentement. » Pierre Rosenberg, 1979
Paris – Le 12 juin prochain, un chef-d’œuvre de Jean Siméon Chardin provenant des collections Rothschild et Marcille fera événement chez Christie’s à Paris. Son estimation est de
8 000 000-12 000 000 €. Il dispose d’ores et déjà de son Certificat de libre circulation de bien culturel (CBC), ouvrant son acquisition aux collectionneurs du monde entier.
UN CHEF-D’ŒUVRE DE CHARDIN :
Le melon entamé est l’une des œuvres les plus importantes de l’artiste encore en mains privées. Pour Pierre Etienne, Directeur international du département des Tableaux anciens chez Christie’s :
« Le melon entamé est un pur instant de poésie picturale, un moment parfait où s’exprime toute la magie de Chardin : l’équilibre de la composition, de la lumière, des couleurs, des formes ». L’œuvre a été présentée par le peintre au Salon de l’Académie de Peintures et de Sculptures de 1761 (partie du numéro 45) aux côtés de son pendant, Le bocal d’abricots (aujourd’hui conservé à la Art Gallery of Ontario de Toronto) et du célèbre Panier de Fraises, récemment acquis par le musée du Louvre (Février 2024).
Ces trois œuvres sont alors à l’époque repérées par l’artiste Gabriel de Saint-Aubin qui en porte les esquisses en marge de son livret du Salon.
La forme ovale, presque circulaire du melon entamé, renforce l’aspect privé, presque intime de la scène que le spectateur regarde. Les œuvres de ce format sont très rares dans le corpus du peintre. Il est ici choisi par Chardin pour jouer un rôle et, comme pour notre tableau, il devient une extension de la composition. En ce sens, Le melon entamé est un éloge de la rondeur. Les tableaux de ce format sont peu fréquents et comme l’indique Pierre Rosenberg dans le catalogue de l’exposition de 1979
« comptent parmi les plus beaux ».
UNE PROVENANCE IDÉALE :
Outre le Salon de 1761, Le melon entamé a fait partie de différentes collections prestigieuses, acquis par des collectionneurs qui, soit joueront un rôle essentiel dans la redécouverte du peintre et sa renommée, soit seront considérés comme une marque d’excellence en matière d’art et de collection, dans tous les domaines.
Les collections MARCILLE :
Le nom de Marcille résonne pour une œuvre de Chardin comme une estampille suprême de qualité. Le melon entamé a été l’un des trente Chardin de la prestigieuse collection, transmise de père en fils. François Martial Marcille (1790-1856) tout d’abord, est le collectionneur « clairvoyant » qui saura dès la première moitié du XIXème siècle reconnaître et redécouvrir le meilleur du XVIIIème siècle (alors totalement oublié) et ses œuvres majeures. Chardin sera son artiste.
À son décès, ses enfants Camille Marcille (1816-1875) et Eudoxe Marcille (1814-1890), tous deux également fins collectionneurs, vont se répartir la collection de leur père. Ils vont surtout prendre conscience de l’importance de l’ensemble et vont organiser des expositions pour la présenter publiquement. Ils contribueront ainsi à rendre sa place légitime à Jean Siméon Chardin dans l’histoire de l’art.
Les collections ROTHSCHILD :
Le melon entamé figure dans la vente après décès de la collection de Camille Marcille en 1876. Il sera alors acquis par le marchand Stéphane Bourgeois agissant pour le compte de la baronne Nathaniel de Rothschild (1825-1899). A l’instar de Marcille, le nom de Rothschild est la marque d’une dynastie de collectionneurs excellant dans tous les domaines de l’art alliant raffinement, érudition et choix sans faille.
INFORMATIONS
Vente Maîtres Anciens : Peintures-Sculptures, le 12 juin à 15h
Exposition ouverte au public du 18 au 22 avril, et du 8 au 12 juin chez Christie’s, 9 avenue Matignon, 75008 Paris
Présentation presse exclusive le mardi 16 avril à 10h en présence de Pierre Etienne, Directeur international du département des Tableaux anciens.
Exposition internationale : Le tableau sera exposé à New York du 4 au 15 mai et à Hong Kong courant du mois de mai, en amont de l’exposition à Paris.